jeudi 3 janvier 2008

La SOMATISATION chez l'Enfant est ce NORMALE?

La Somatisation de l’enfant C’est Quoi?

La somatisation est très fréquente chez les enfants. On peut même dire qu’elle est normale.

Qui n’a jamais exagéré l’ampleur de ses symptômes afin de se faire « chouchouter » pendant quelques jours ?

La somatisation devient pathologique lorsqu’elle altère le fonctionnement de l’enfant dans différentes sphères de sa vie et qu’elle perdure au-delà de quelques jours.

Chez l’enfant, la somatisation peut être comprise comme une façon de communiquer ses craintes.

Le plus souvent, elle apparaît au moment d’une impasse développementale(1)
Le symptôme physique remplace l’expression des émotions ou des peurs.

(1)La psychologie du développement est l'étude des changements dans le fonctionnement psychologique (fonctions cognitives, affectives et sociales) de l'individu au cours de sa vie.

FACTEURS de la SOMATISATION
Facteurs prédisposants (tempérament)
Facteurs précipitants (stresseurs)
Facteurs perpétuants (attitude des parents)

Facteurs prédisposants (tempérament)

Au début de la consultation , il est très utile de faire l’évaluation du fonctionnement de base de l’enfant.

Très souvent, elle permet de mettre en évidence les qualités de l’enfant (intelligence , difficulté à prendre ses distances par rapport à sa famille ou à faire face aux enjeux de l’adolescence)

Questions clés :
Voulez-vous me décrire votre enfant ?
Est-il inquiet face à des changements ? Comment
réagit-il face à la colère ?, etc.)


Facteurs précipitants (stresseurs)

Intérêt à ne pas les interroger spécifiquement sur les événements qui pourraient expliquer la symptomatologie, puisque ni l’enfant ni ses parents ne sont toujours conscients du lien qui les unit.
Il est préférable de leur demander de parler de la période entourant l’apparition du symptôme.

Stresseurs récents
Famille (séparation, maladie bénigne, naissance,
déménagement, etc.)
École (changement, exigences accrues,difficultés scolaires, etc.)
Étape du développement
(entrée à la maternelle, début de l’adolescence)
Maladies récentes ou décès dans la famille.

Très fréquemment, on retrouve une symptomatologie bénigne d’origine physique, qui marque le point de départ d’une régression dont l’enfant a besoin.

Facteurs perpétuants (attitude des parents)

ils nous éclairent plutôt sur les raisons pour
lesquelles le symptôme se maintient dans le temps « bénéfices secondaires »
Attitude des parents

Comment les parents réagissent-ils lorsque l’enfant est malade ? Absentéisme scolaire ?
Les parents dorment-ils avec l’enfant ?
Est-ce que l’enfant trouve des bénéfices dans sa maladie ? (décharge de certaines tâches,
massage, visite médicale, etc.)

Traitement d’un symptôme de somatisationsans pathologie psychiatrique associée

Explications

Intervention auprès des parents
Contact avec l’école
Suivi psychothérapeutique individuel
Psychopharmacologie
Autres mesures

Explications

consacrer du temps à la famille , éviter des tests de plus en plus invasifs, vous pouvez leur dire que le temps a été très bien investi.

IL a permis d’éliminer une cause organique. Il ne faut pas absolument essayer de convaincre l’enfant ou l’adolescent.

Certains éprouvent de la difficulté à reconnaître le lien qui existe entre le symptôme et les événements stressants. Cette partie du traitement, pourtant simple, est probablement la partie la plus importante du suivi et, malheureusement, celle qui est souvent négligée ou oubliée.
Intervention auprès des parents


Les parents doivent être les alliés du médecin lors de l’application des mesures de traitement.

Si aucune intervention n’est décidée pour diminuer ou pour couper les « bénéfices secondaires » du symptôme, l’expérience nous montre que ce dernier se maintient souvent longtemps.

diminuer les interventions des parents au niveau du symptôme, tout en favorisant leurs rapprochements, selon l’âge de l’enfant, en dehors du symptôme.

Il s’agit d’une étape difficile, qui nécessite l’établissement d’un lien de confiance avec les parents, qui ne doivent pas se sentir jugés ni tenus responsables, mais plutôt considérés comme des alliés, prêts à participer au traitement.

Réaction de l’enfant «Tu ne m’aimes plus, tu t’en fous ! ». Pour maintenir un tel changement d’attitude face au symptôme, les parents auront besoin d’être soutenus.
Contact avec l’école
Comme l’école est le milieu de vie de l’enfant et que l’objectif est, entre autres, le retour en classe le plus rapidement possible, le médecin
Traitant devra parfois communiquer avec le Médecin scolaire , pour que son intervention se fasse dans le même sens.
Suivi psychothérapeutique individuel

Il peut arriver que l’enfant ait besoin d’un soutien individuel pour l’aider à surmonter une difficulté passagère.

Psychopharmacologie

Étant donné l’absence de pathologie psychiatrique associée, la psychopharmacologie n’est pas indiquée que dans des cas exceptionnels.

Autres mesures

Il s’agit d’un suivi spécifique de problèmes spécifiques.
Par exemple, une thérapie familiale visant à résoudre des difficultés qui influencent directement le symptôme.
Hypnose
Relaxation
Recommandation
Devant des ENFANTS qui consultent fréquemment pour des symptômes physiques répétés, le médecin doit tenir compte des points suivants :

Les strésseurs psychosociaux et les symptômes physiques sont souvent interdépendants.

Il faut opter pour une approche biopsychosociale plutôt que biomédicale

Une investigation trop exhaustive peut avoir des conséquences parfois difficiles à rattraper par la suite . Elle contribue à augmenter l’inquiétude de l’enfant et de ses parents et favorise la régression de l’enfant à l’intérieur d’un rôle de malade.

Equipe pluridisciplinaire

la complexité des relations, les stresseurs et les limites des parents vous amèneront à orienter l’enfant souvent vers l’ équipe pluridisciplinaire

Dr MAWAS